L'hypocrisie dans toute sa splendeur

Le patron d'Exxon n'en veut pas dans son jardin


Le magnat du pétrole attaque l'installation d'un château d'eau, destiné à la fracturation hydraulique, sur le terrain à côté du sien car cela ferait perdre de la valeur à son ranch.
«Not in my backyard!» Pas dans son jardin. Rex Tillerson, le patron du géant pétrolier américain Exxon Mobil, a porté plainte, avec plusieurs de ses voisins, contre l'installation d' un château d'eau destiné à la fracturation hydraulique, à côté de son ranch texan. Le magnat du pétrole ne veut pas des gaz de schiste chez lui, même s'ils font les bénéfices de son entreprise.
Le patron d'Exxon s'est joint à une “class action”, une plainte groupée, pour que la construction de cette réserve soit stoppée. L'extraction des gaz de schiste si près de sa demeure en réduirait la valeur. «Les propriétaires ont construit ou acheté leur maison à Bartonville pour vivre dans un quartien haut de gamme, sans industries, hauts immeubles ou autres bâtiments qui pourraient dévaluer leur propriété et affecter négativement le mode de vie rural qu'ils recherchent», précise la plainte révélée par le Wall Street Journal .

Mais le document détaille également les nuisances «constantes et insupportables» auxquels seraient confrontés les propriétaires si la fracturation hydraulique commençait. «Un château d'eau est éclairé toute la nuit, des véhicules vont et viennent à n'importe quelle heure…» Même le risque de voir de nouvelles espèces d'oiseaux endommager les propriétés est envisagé. L'avocat a précisé au Wall Street Journal que le patron d'Exxon n'a pas parlé de ces problèmes. Dans la rédaction de la plainte, la partie sur les nuisances concerne néanmoins «tous les plaignants».

Soutien des écologistes sur Twitter

Les critiques contre la fracturation hydraulique sont nombreuses.
Cette technique, qui permet de fissurer les roches à de grandes profondeurs pour accéder à des gisements de gaz et pétroles de schiste, est attaquée par les écologistes pour ces dégâts sur l'environnement. L'utilisation massive d'eau mêlée à du sable et des produits chimiques peut provoquer la pollution des nappes phréatiques. La technique est d'ailleurs interdite en France.
L'histoire fait néanmoins beaucoup rire outre-Atlantique. Le magazine Forbes écrit ainsi: «Parfois, l'hypocrisie dans la vraie vie est telle que personne ne pourrait espérer construire, à partir de rien, un scénario similaire.» La fonction principal de Rex Tillerson serait d'encourager la fracturation hydraulique «pour que son entreprise continue de ramasser des milliards en produisant et vandant du gaz naturel». Le magazine rappelle également que le PDG d'Exxon s'était opposé à un projet de loi régulant la fracturation hydraulique.

Sur Twitter, Josh Fox, réalisateur de documentaires contre les gaz de schiste, a lancé le hashtag #ImwithRex, Je suis avec Rex. Sous-entendu contre de nouveaux forages.

La compagnie pétrolière a, de son côté, refusé de s'exprimer sur l'affaire, n'étant «pas concernée», a-t-elle fait savoir au Wall Street Journal.
Lien vers original ici...

Aucun commentaire: