États-Unis:
les puits d’hydrocarbures abandonnés rejettent beaucoup de méthane
D’ après
info AFP -Washington
Les puits de pétrole et de gaz naturel
abandonnés pourraient représenter une partie importante des
émissions non prises en compte de méthane dans l’atmosphère aux
États-Unis, un puissant gaz à effet de serre, selon une recherche
effectuée en Pennsylvanie.
Des
études précédentes ont estimé à environ trois millions le nombre
de ces puits qui ne sont plus exploités sur l’ensemble du
territoire américain. Ceux-ci
pourraient
représenter la deuxième plus importante source d’émissions de
méthane du pays, des émissions jusqu’ici non comptabilisées par
l’Agence américaine de protection de l’environnement (E.P.A).
Pour
cette dernière recherche, les scientifiques dont Mary Kang, de
l’Université de Princeton (New Jersey, est), ont effectué
plusieurs dizaines de mesures directes des flux de méthane de 19
puits de pétrole et de gaz abandonnés en Pennsylvanie situés dans
différents environnements (forestiers, marécageux, prairies et près
de rivières) en juillet, août et octobre 2013 et en janvier 2014.
Les
chercheurs ont constaté que tous ces puits émettaient du méthane,
dont trois à des taux très élevés, trois fois plus importants que
la moyenne de la totalité des puits où les émissions ont été
mesurées.
En
partant de l’hypothèse que les résultats de cette étude sont
représentatifs de la situation de l’État, ces
chercheurs estiment que les puits de brut et de gaz abandonnés
pourraient compter pour 4 à 7% de toutes les sources de méthane
résultant des activités humaines en Pennsylvanie
(est).
Ces
résultats suggèrent que l’on devrait sérieusement envisager de
quantifier le méthane s’échappant des puits abandonnés sur
l’ensemble des États-Unis car ce phénomène est peu connu,
préconisent les auteurs dont les travaux paraissent dans les
Comptes-rendus de l’académie des sciences (PNAS).
De
plus, ces scientifiques relèvent que les puits examinés en
Pennsylvanie datent au moins de 50 ans, ce qui laisse penser que ces
émissions de méthane se produisent depuis de nombreuses décennies,
peut-être même plus d’un siècle.
Ainsi,
les flux cumulés de méthane provenant de ces vieux puits pourraient
être beaucoup plus importants que les émissions liées aux fuites
qui se produisent dans la production de pétrole et de gaz.
Avec
la poursuite à un rythme élevé de l’accroissement de
l’exploitation pétrolière et gazière aux États-Unis et dans le
reste du monde, le nombre de puits abandonnés va continuer à
augmenter, notent ces scientifiques.
Un
meilleur recensement des émissions de méthane provenant des puits
abandonnés permettra une meilleure compréhension de leur impact sur
l’environnement ainsi que l’élaboration et la mise en œuvre de
stratégies et de politiques efficaces pour le minimiser.
Nous
ajoutons que:
-d’autres
études
(lien
ici)
démontrent qu’il existe un volume très important de fuites
non contrôlées de méthane
dans l’exploitation des gaz de schiste.
-la
multiplication
des forages
nécessaires pour l’exploitation des gaz des schiste ainsi que leur
abandon rapide -puisque la rentabilité est atteinte beaucoup plus
rapidement de pour les réservoirs conventionnels- est un facteur de
risque supplémentaire très élevé dans les pays exploitant le gaz
de schiste.
Faute
de solutions techniques économiquement rentables, les pratiques dans
l’exploitation du pétrole de schiste en Amérique du Nord
consistent à brûler le méthane (torchage voir
les conclusions ici)
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L’exploitation des gaz de schiste peut engendrer fausses couches, malformations congénitales et infertilité
L’exploitation
des pétrole et gaz non conventionnels (PGNC) a le potentiel
d’accroître la pollution de l’air et de l’eau des communautés
vivant à proximité des sites d’exploitation. Chaque étape du
processus d’exploitation des hydrocarbures non conventionnels (HNC)
-du forage et de la construction du puits aux opérations
d’extraction, en passant par le transport et la distribution- est
source de pollution de l’air et de l’eau. Des
centaines de produits chimiques sont associés au processus
d’exploitation du pétrole non conventionnel et du gaz de schiste.
Dans
ce travail, nous passons en revue la littérature scientifique qui
fournit la preuve que l’exposition des adultes ainsi que des
nouveaux nés à des produits chimiques associés aux opérations
d’exploitation des PGNC peut engendrer des effets défavorables en
matière de santé génésique (santé de la reproduction) ainsi que
de développement chez les humains. Les composés organiques volatils
(COV) [y compris le benzène,
le toluène,
l’éthylbenzène,
et xylène
(BTEX) et le formaldéhyde]
et les métaux
lourds
(y compris l’arsenic,
le cadmium
et le plomb)
sont quelques-uns des
produits dont on connaît l’incidence sur la réduction de la
qualité de l’air et de l’eau et qui constituent une menace pour
le développement humain et la santé de la reproduction.
Le fœtus en développement est particulièrement sensible aux
facteurs environnementaux, qui comprennent la pollution de l’air et
l’eau.
La
recherche montre qu’il y a des périodes critiques de vulnérabilité
dans le développement prénatal et postnatal précoce, au cours
desquelles l’exposition aux produits chimiques peut causer des
dommages potentiellement définitifs à l’embryon en croissance et
au fœtus. Beaucoup des contaminants de l’air et de l’eau trouvés
a proximité des sites d’exploitation de pétrole et gaz de schiste
sont reconnus comme étant toxiques pour le développement et la
reproduction; Il est donc absolument nécessaire d’accroître notre
connaissance des conséquences potentielles de ces produits chimiques
sur la santé pour les adultes, les nourrissons et les enfants à
travers des enquêtes rapides et des recherches approfondies.»
Ce
qui précède est le résumé (abstract)
rédigé par ses propres auteurs d’une
étude
conduite aux États-Unis par six chercheurs issus du
Center
for Environmental Health
(CEH),
de l’Université du Missouri et de l’Institut
pour la santé et l’environnement
(Institute
for Health and Environment).
Comme
conséquences potentielles des pollutions générées par
l’exploitation des pétrole et gaz de schiste, ces travaux ont
identifié la stérilité, les fausses couches, l’incidence sur la
croissance du fœtus, les faibles poids de naissance, les naissances
prématurées et les malformations congénitales. Et l’étude à
trouvé que la prévalence de ces problèmes était élevée dans les
zones où la fracturation hydraulique est pratiquée de manière
intensive. Le même type de constat a été fait chez d’autres
mammifères tels que les animaux de ferme et les animaux de compagnie
vivant dans ces zones.
Sans
surprise l’industrie indique que ces études n’ont pas de valeur
et ont toutes été contredites.
De leur coté, les chercheurs tirent la sonnette d’alarme et demandent la mise en œuvre immédiate d’enquêtes rapides et de
recherches approfondies. Ils redoutent que les conséquences sur le
développement humain ainsi que l’apparition tardive d’autres
affections comme les cancers se produisent dans dix ou vingt ans. A
ce moment il sera trop tard. Et les opérateurs industriels auront
plié bagages.
En
France où la fracturation hydraulique est interdite, la recherche et
l’exploitation des pétrole et gaz de schiste continue à faire
l’objet de la convoitises de spéculateurs ou grands industriels.
Et alors que Paris (Le
Bourget)
doit accueillir la prochaine conférence internationale sur le climat
en décembre 2015, on peut s’attendre à la poursuite d’un fort
lobby des industriels au niveau Européen en faveur de la
déréglementation et pour faire passer le gaz de schiste pour une
énergie de transition.
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