Départementales : les anti-gaz de schiste font
pression sur les candidats
ESSONNE
INFO | Par Jérôme Lemonnier | Publié le Mardi 20 janvier 2015
À deux
mois des élections départementales, le collectif Non au gaz de schiste en
Essonne s’immisce dans la campagne. Son but : obtenir l’avis de tous
les candidats à cette élection sur l’exploitation du gaz de schiste dans le
département. Faute de réponse, le collectif prendra ses responsabilités en
proposant lui-même ses propres candidats
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Qui
sont ces personnes masquées ? Pour le moment, peu d’indices. L’un d’entre eux
indique qu’il peut s’agir « d’une personne de votre entourage plus ou
moins proche, d’un collègue de travail ou même de votre conjoint ».
Dommage, il est encore trop tôt pour les organisateurs de ce shooting photo en
pleine nature pour pouvoir communiquer les noms de ces personnes. À défaut de
savoir qui se dissimulent derrière ce déguisement, une chose est sûre, une
partie de ces personnes seront certainement candidates aux prochaines élections
départementales.
Obtenir des garanties
C’est
donc devant l’un des quatre puits actifs (Ndlr : celui du Plessis-Pâté)
appartenant à l’une des sociétés de l’industrie pétrolifère, le groupe
Vermillion, qu’une quarantaine de personnes s’est donné rendez-vous ce samedi
17 janvier. Ces gens ont ainsi répondu à l’appel lancé par les membres du
collectif Non au gaz de schiste en Essonne. Un rassemblement pas anodin
vu que ce dernier marque tout bonnement l’entrée en campagne des militants anti-gaz
de schiste pour les élections départementales des 22 et 29 mars. L’objectif est
clair pour l’ensemble de ces personnes : « demander à ce que tous
les candidats écrivent dans le marbre qu’il n’y aura jamais d’exploration et
d’exploitation de pétrole et d’huile de schiste en Essonne », clame
Philippe Pascot, l’un des membres de ce collectif.
Viscéralement
opposés à l’extraction par le biais de la fracturation hydraulique de ces
huiles présentes à plus de 2 000 mètres de profondeur, les opposants au
gaz de schiste souhaitent que le sujet occupe une place particulière dans la
campagne aux départementales. « Il en va de notre santé et de celle de
la nature, poursuit Philippe Pascot. Il n’y a pas d’autres moyens que la
fracturation hydraulique pour permettre l’extraction de cette huile de pétrole
aujourd’hui. Le problème, c’est ce qu’engendre l’extraction. La terre est
souillée pour 300 à 400 ans tandis que l’eau utilisée pour la fracturation est
définitivement polluée ».
Le
tableau s’est encore assombri pour les anti-gaz de schiste, étant donné qu’en
toute fin d’année 2014, le groupe
Vermillion a fait part de sa volonté de creuser 13 nouveaux puits en Essonne. « Comme par
hasard, ils ont fait des demandes pour forer jusqu’à plus de 2 000 mètres de
profondeur, et c’est la profondeur à laquelle se trouve l’huile. Si
l’exploitation du gaz de schiste est autorisée demain par le gouvernement,
suite aux permis qu’ils ont signés, ils n’auront même pas besoin de refaire un
dépôt de demande pour récolter cette huile, s’emporte Philippe Pascot. Voilà
pourquoi nous profitons de ces élections pour interpeller directement les élus
et les candidats sur ce qui se trame ».
Faire
perdre ceux qui sont pour
À
deux mois du scrutin, le collectif essonnien souhaite faire réagir sur cette
question qui divise de nombreux élus. « Nous sommes en capacité de nous
présenter dans tous les cantons. Mais nous aimerions en présenter le moins
possible », lâche le membre du collectif. Car leur stratégie est
simple. Si les candidats au Conseil général se positionnent contre
l’exploitation du gaz en Essonne, à l’image de Marianne Duranton notamment, le
collectif retira son binôme sur le ou les canton(s) en question. À l’inverse,
si des candidats s’abstiennent de donner un avis ou même si un candidat se
prononce pour, alors les anti-gaz de schiste maintiendront leur candidature.
Conscients de leur maigre chance de victoire, les militants ne s’avouent pas
vaincus pour autant. « À défaut de pouvoir gagner, notre but est de
faire perdre celui qui est pour, affirme Philippe Pascot. D’autant plus,
avec le fort taux d’abstention qui accompagne ces élections, je pense que les
candidats doivent prendre nos revendications au sérieux pour éviter qu’il ne
leur arrive une mauvaise surprise », avance le membre du collectif.
Jusqu’au
dépôt des candidatures, les militants anti-gaz de schiste assurent qu’ils ne
relâcheront pas la pression auprès des candidats pour que ceux-ci se déclarent
pour ou contre l’exploitation de cette huile. Le prochain acte de leur campagne
est prévu dans les toutes prochaines heures. Le collectif dévoilera la photo de
ces futurs candidats sans masques cette fois-ci. « La découverte de
certains visages fera sans aucun doute réagir de nombreux candidats »,
garantit Philippe Pascot. Plus de détails dans les prochains jours donc…
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