Des produits chimiques de l'exploitation du gaz de
schiste détectés dans l'eau potable en Pennsylvanie
Par Hamdi Baala Publication: 05/05/2015
Des produits chimiques utilisés dans l'exploitation du
gaz de schiste ont été détectés dans de l'eau potable en Pennsylvanie, aux
Etats Unis, révèle hier 4 mai le
New York Times, citant une étude publiée cette semaine.
La recherche, publiée lundi dans Proceedings of the National Academy of Sciences,
a analysé des échantillons d'eau provenant de trois foyers à Bradford County,
en Pennsylvanie, et y a trouvé des traces d'un composé communément utilisé dans
les fluides de forage à Marcellus Shale, le plus grand champ de gaz naturel aux
Etats Unis.
L'étude aborde la question des risques potentiels sur
les nappes d'eau phréatiques, l'un des principaux arguments contre
l'exploitation du gaz de schiste en Algérie. Un mouvement de contestation se
poursuit depuis plus de quatre mois au sud du pays, notamment à In Salah.
Les auteurs suggèrent une suite d’événements selon
laquelle les produits utilisés lors de la fracturation hydraulique ont fini
dans l'approvisionnement en eau des foyers.
"C'est le premier exemple publié avec un cas
entier démontrant des composés organiques attribués au développement du gaz de schiste
présents dans un puits domestique", a déclaré au New York Times Susan
Brantley, un des auteurs de la recherche et également géologue à l'université
d'Etat de Pennsylvanie.
Même si l'industrie maintient qu'il n'y a pas de
risques sur les aquifères d'eau potable puisque la fracturation hydraulique se
fait à des centaines de mètres plus bas, l'étude stipule que la contamination
pourrait être le résultat d'un manque d'intégrité dans les puits de forage et
non du processus de fracturation lui-même.
L'industrie de l'exploitation du gaz de schiste a
critiqué la recherche, relevant qu'elle ne présente aucune preuve que le
produit chimique détecté provient d'un forage dans les alentours.
Il s'agit du 2-Butoxyethanol, ou 2BE, un produit
souvent utilisé dans les forages. Les auteurs ont indiqué cependant, ajoute le
New York Times, que la quantité détectée était conforme aux régulations et ne
posait pas de risque pour la santé.
Dr. Bantley a aussi déclaré que son équipe croit que
la contamination des puits provient soit d'une fuite d'un réservoir de surface,
documentée en 2009, soit d'un manque d'intégrité d'un puits de forage.
Etablis en 2009, les forages de gaz à proximité ont
été construits avec une enveloppe protectrice en acier et en ciment, de la
surface jusqu'à une profondeur de presque 300 mètres. Mais les puits en dessous
de cette profondeur, détaille Dr. Brantley, n'étaient pas munis d'une telle
protection, et présentaient un plus grand risque de fuiter leur contenu aux
couches de rochers adjacentes.
Mais selon Katie Brown, une consultante en énergie,
les auteurs de la recherche ne possèdent aucune preuve que les petites traces
de 2BE qu'ils ont trouvés, un composant également présent dans plusieurs
produits ménagers, proviennent d'un site de forage.
Lien vers article du huffpostmaghreb.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire