Plusieurs
dizaines de militants anti gaz de schiste ont organisé une action ce
jeudi devant les mines d’hydrocarbures du Plessis-Pâté. Ils
dénoncent les nouvelles concessions accordées aux sociétés
d’hydrocarbure sous forme de permis de recherche.
Philippe Pascot montre la bouteille d’eau souillée, à côté du maire du Plessis-Pâté Sylvain Tanguy. (JM/EI) |
C’est
une demande de permis diffusée cet été qui a mis le feu aux
poudres chez ces militants. Révélée par nos confrères
d’Actu-Environnement,
l’information n’est pas passée inaperçue chez les anti gaz de
schiste. En procédure de concurrence auprès de l’Union
Européenne, ce permis dit de «Boissy» est détaillé par
le ministère de l’Ecologie.
Il s’agit d’une demande de recherches de mines d’hydrocarbures
liquides ou gazeux, pour une surface de 504 km2 sur le département
de l’Essonne. La société Perf’Energy, créée en 2013,
sollicite ce permis pour des recherches de pétrole.
Un
large périmètre de l’Essonne est couvert par cette demande, comme
le montre la carte disponible sur le
site du ministère de l’Ecologie
:
La surface demandée pour le permis. (DR – Ministère de l'Écologie) |
Dans
le même temps, une autre société, Concorde Energy, a émis une
demande pour un
permis dit «d’Auvernaux»
, qui couvre une large partie du Gâtinais (voir
la carte).
Ce qui inquiète plus que jamais les militants du collectif contre
les gaz de schiste en Essonne, qui y voient les prémices
d’extractions non conventionnelles sur le département. «Accorder
des permis de recherche, ça veut dire avoir les camions sismiques
qui vont venir creuser. Et une fois le trou réalisé, à quelle
profondeur iront-ils?»
s’alarme Serge Barraud, habitant de Vert-le-Grand et membre du
collectif.
Demain
le fracking ?
Ils
sont une petite quarantaine réunie ce jeudi de vacances, pour lancer
une mobilisation symbolique contre ces projets. Et le lieu n’est
pas choisi au hasard, puisque le happening organisé se déroule
devant les petits puits de pétrole du Plessis-Pâté. Rachetés par
l’entreprise Vermilion en 2012, ils font partie d’une concession
qui a déjà fait beaucoup débat dans le département (lire
notre dossier – novembre 2012).
Devant les grilles de la mine d’hydrocarbures, Philippe Pascot,
l’un des porte-parole du collectif 91 contre les gaz de schiste,
est à la démonstration. En agitant deux bouteilles d’eau, l’une
bien claire, l’autre de couleur jaunâtre, il clame : «vous
voyez, cette eau, je l’ai fait venir de Pennsylvanie, voici à quoi
ressemble l’eau souillée par les conséquences des forages».
«Cette
eau dite «potable» a subi l’exploitation des gaz de schiste,
veut-on avoir de cette eau là?»
demande-t-il aux participants.
Les militants se sont symboliquement masqués pour interpeller la population. (JM/EI) |
Un
argumentaire qui finit de convaincre les citoyens mobilisés ce jour
là. «Le fracking (ndlr :
technique de la fracturation hydraulique) on n’en veut pas, ni ici,
ni ailleurs» lance une
militante. Même inquiétude chez le maire de la commune, Sylvain
Tanguy, présent à ce rassemblement symbolique : «le
risque, évidemment qu’il est là. Les pétroliers n’en font pas
mystère, le jour où la loi changera, la fracturation sera là».
Car tous redoutent la possibilité à terme de voir extraire des gaz
de schiste sous le sol essonnien. «Ces
permis ne sont que les prémices»
alerte Philippe Pascot, qui pointe les techniques de forage qui
évoluent rapidement. «On voit
dans d’autres pays les effets négatifs pour l’environnement, je
n’ai pas envie de voir notre France saccagée»
conclut Sylvain Tanguy.
Lien vers article original:Essonne info
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