Traduction :
Source : Ecowatch, le 8 janvier, 2016
Article par: Lorraine Chow
Titre : EPA Scientists Call Foul on Fracking
Study, Say Findings « Inconsistent with Data Presented. »
Des
scientifiques de l’EPA crient
« Faute ! » à propos d’une étude sur le fracking, déclarent que
les conclusions sont « en contradiction avec les données présentées »
http://ecowatch.com/2016/01/08/epa-call-foul-fracking-study/
Les conseillers
de l’APE ( l’Agence américaine pour la protection de l’environnement) crient
« faute ! » à propos de l’étude très controversée faite par
l’agence où l’on déclarait que la fracturation hydraulique ou fracking n’a pas
entraîné « des impacts systémiques et étendus sur les ressources en eau
potable des EU » ;
Bloomberg
rapporte que cette conclusion spécifique est actuellement contestée par des
membres du Conseil scientifique consultatif de l’EPA, qui réexamine les études
importantes effectuées par l’Agence.
David Dzombak,
Professeur d’ingénierie environnementale à l’Université Carnegie Mellon, qui
dirige ce réexamen, a déclaré à Bloomberg que la conclusion de l’APE doit être
clarifiée. Un panel dirigé par Dzombak publiera ses premières recommandations
dans quelques semaines.
Les 31
scientifiques du panel ont déclaré en décembre, 2015 : « Des
conclusions majeures sont ambigües ou sont en contradiction avec les observations/données
présentées dans la partie principale du rapport. »
D’éventuels
changements apportés au rapport pourraient poser des problèmes à l’industrie du
gaz et du pétrole qui a récemment fêté la fin d’une interdiction d’exportation
du pétrole brut vieille de 40 ans, en décembre 2015. D’après Bloomberg,
« Le rejet des conclusions pourrait rallumer le débat sur le besoin
d’augmenter la régulation. »
Le fracking
consiste à pomper à haute pression de l’eau, du sable et des produits chimiques
dans des formations rocheuses souterraines pour libérer du pétrole et du gaz
piégés. Cette technique de forage controversée a contribué à un boom dans la
production de pétrole et du gaz aux EU et fait baisser le prix du gaz dans tout
le pays. Mais de nombreuses complications environnementales dues au fracking
ont émergé, y compris la pollution de l’eau et de l’air, la destruction des
paysages et même des séismes.
Il y a 5 ans, le
Congrès américain a chargé l’APE d’étudier les impacts du fracking sur l’eau
potable. Après avoir analysé plus de 950 sources, y compris des articles
publiés antérieurement, des rapports faits par l’état et les recherches de
l’APE elle-même, l’Agence a publié, en juin, 2015, une ébauche d’analyse qui a
trouvé effectivement de nombreux impacts négatifs sur les ressources en eau
potable dus au fracking. L’APE a découvert
les preuves de plus de 36 000 déversements accidentels entre 2006 et
2012,ainsi que Echo Watch l’avait rapporté. Cela fait environ 15 déversements
par jour quelque part dans le pays.
Mais la
conclusion trompeuse et citée très largement du rapport –« il n’existe
pas de preuves que le fracking ait entraîné des impacts systémiques et répandus
sur les ressources en eau potable » - a non seulement minimisé les effets du fracking sur les ressources en
eau potable, mais a été considérée, par beaucoup dans le camp des favorables
aux forages comme un signe d’encouragement donné à l’industrie des forages par
l’APE. Par exemple, un journaliste dans Forbes a résumé l’étude avec ce
titre : Etude APE sur le fracking : les foreurs gagnent.
D’après
Bloomberg, le panel de révision pourrait demander à l’APE américaine d’annuler
cette conclusion générale ou de la clarifier en disant que les impacts
« systémiques et répandus » du fracking sont en rapport avec le
nombre de puits forés.
Energy Wire a
rapporté qu’Elizabeth Boyer, Professeur à l’Université d’état de la
Pennsylvanie et membre du conseil scientifique, a noté que le titre avec
« systémique » et « répandus » a été « très largement
cité et interprété de beaucoup de façons différentes ». Elle a
dit : « Le résumé exécutif et les matériaux pour la presse
devraient être soigneusement reformulés » dans un souci de clarté.
Certains membres
du panel ont également dit que plus d’importance devrait être donnée à la
« sévérité des impacts locaux » sur l’approvisionnement en eau.
Certains
défenseurs de l’environnement veulent que le document final de l’APE américaine
inclue des informations supplémentaires sur des « cas très discutés de
contamination due au fracking qui, on ne sait pourquoi, ont été omises dans l’étude. »
a déclaré Wenonah Hauter, Directrice exécutive de « Food and Water
Watch », en attirant l’attention sur les sites de forage à Dimock, en
Pennsylvanie, à Parker County, dans le Texas et à Pavillion dans le Wyoming.,
Hauter a ajouté
que le réexamen officiel par le conseil scientifique consultatif de l’APE de
l’étude sur fracking et l’eau potable « peut sembler surprenant, mais ne
devraient pas l’être pour ceux qui ont lu l’étude originale vraiment
attentivement. »
Hauter dit : «
Il existait une rupture évidente entre l’orientation du titre de l’APE – qu’il
n’y avait pas de preuves d’impacts « systémiques et répandus « sur
l’eau potable dus au fracking – et le contenu de l’étude elle-même, qui met
l’accent sur les limitations des données, les questions restées posées et des
preuves évidentes d’impacts locaux et sévères.. Cette rupture soulève des
questions graves sur la falsification à visée politique des conclusions
scientifiques dans la publication de l’ébauche de l’étude. »
Pas étonnant,
donc, si l’industrie du gaz et du pétrole n’est pas contente à cause du
réexamen fait par le conseil scientifique. Jack Gerard, Président de l’Institut
américain du Pétrole ( American Petroleum Institute) attribue les critiques du
panel à des militants environnementalistes opposés aux énergies fossiles.
Gerard dit
lors d’une conférence de presse mardi: « Il faudrait que les
scientifiques se mettent d’accord. Il y a une poignée de personnes qui ne sont
pas contentes des conclusions et elles continuent à pousser leurs idées, basées
sur l’idéologie, non sur la science. »
Melissa
Harrison, porte-parole de l’APE a dit à Bloomberg : que l’Agence utilisera
les commentaires du panel ainsi que ceux soumis par le public « pour
évaluer comment augmenter et réviser l’évaluation ébauchée. L’évaluation finale
tiendra également compte de recherches pertinentes publiées depuis la
publication de l’ébauche de l’évaluation. »
Entretemps, un
nouvel article, publié le 6 janvier dans la revue : The Journal of
Exposure Science and Environmental Epidemiology ( revue qui publie des recherches qui sont
importantes pour l’évaluation de l’exposition aux substances toxiques…..) ne
fait qu’accentuer pourquoi d’autres évaluations des liquides de fracturation
sont indispensables.
Phys.org a
rapporté à propos de l’étude qu’après avoir analysé 1 021 produits chimiques
utilisés dans le fracking, les chercheurs de la Yale School of Public Health (
faculté de Yale spécialisée de la santé publique) ont trouvé que beaucoup des
substances ont été liées à des problèmes sanitaires de
reproduction et de développement, et que la toxicité de la majorité d’entre
elles était indéterminée en raison d’informations insuffiisantes.
Dans leur
article, les chercheurs de l’équipe ont déclaré qu’il y avait un besoin urgent
d’études supplémentaires sur l’exposition et l’épidémiologie pour évaluer les
menaces potentielles pour la santé humaine que représentent les produits
chimiques utilisés dans les liquides de fracturation et les effluents crées par
le fracking.
Traduction :
Maureen Johnson
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