GAZ "DE HOUILLE" : A Tritteling-Redlach, Le forage est à l’arret et les effluents de forages se volatilisent

Voici une lettre ouverte qui a été remise en main propre ce jour à M Philippe Martin
par des membres des collectifs ce jour donc le collectif 91 et celui des taupes énervées est aussi signataire.


Lettre ouverte des collectifs français à M Philippe Martin,
Ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie
Le 16 décembre 2013

Depuis octobre 2013, la société EGL travaille sur un chantier de forage à Tritteling-Redlach dans le bassin de Saint Avold (en Moselle) pour évaluer la présence de gaz de couche, communément appelé « gaz de houille ». Mais le forage est arrêté depuis une dizaine de  jours, et ce pour une durée indéterminée, selon les laconiques informations transmises par la commune aux habitants du village ce 3 décembre. Des "problèmes techniques" justifient cet arrêt, que d’anciens mineurs interprètent comme un potentiel blocage d’une tête de forage dans le puits, problème toujours délicat à résoudre.

Mais ceci n’est qu’une broutille de quelques dizaines (voir centaines) de milliers d’euros. Ce qui inquiète beaucoup  plus les membres des collectifs français « Non aux pétrole et gaz de schiste et de houille » est la gestion des effluents de ce forage - qui se présentent sous la forme de très grandes quantités de boues extrêmement chargées en sel, et pouvant contenir, en plus de produits toxiques utilisés par les agents chargés du forage, des éléments fossiles : métaux lourds, chrome, arsenic, lithium, mercure, strontium, baryum, voire radium, etc., des particules en concentration variable suivant les sites explorés et donc potentiellement radioactives.

Ce qui est inquiétant, c’est que ces boues ont été convoyées, y compris à travers le village, dans des véhicules-citernes appartenant à des exploitants agricoles du village !  A l’heure où nous rédigeons ces lignes et malgré plusieurs courriers adressés à la préfecture de Moselle et à la DREAL, à laquelle la première nous renvoie, nous n’avons pu obtenir aucune information sur l'endroit où ces eaux ont officiellement été amenées, sur les autorisations et habilitations de transport, ni surtout sur la nature de ces eaux.

Selon des témoins, plusieurs de ces véhicules chargés en provenance du site de forage se seraient engagés sur une voie sans issue débouchant dans des champs proches du village. D’autres se seraient dirigés directement vers des exploitations agricoles locales. Nous avons donc de fortes raisons de penser que ces boues de forages ne sont pas gérées comme il se doit, qu’elles sont soit déversées en pleine nature, soit peut-être stockées dans des fosses à purin, ce qui a été observé pour les boues d’un forage gazier en Suisse où 850 tonnes de boues ont été stockées ainsi durant plusieurs mois.

Les Collectifs français « NON au pétrole et gaz de schiste et de houille », gaz de couche en l’occurrence, demandent aujourd’hui instamment aux plus hautes autorités de l’Etat de prendre toutes les mesures pour que les citoyens puissent bénéficier dans les plus brefs délais d’informations fiables et complètes concernant ce forage. Nous exigeons que soient précisées de même, et de manière exhaustive, toutes les mesures prises par les autorités de notre pays, de manière générale et au cas par cas, pour l’élimination des effluents de ce forage et de tous les autres forages en cours en France. Nous exigeons qu’une enquête soit menée par les services de l’Etat afin de préciser les responsabilités concernant, dans le cas de la gestion des boues de forage, le non-respect et les manquements à la charte de l’environnement, à la directive sur l’eau, à la législation environnementale dans notre pays et à la directive REACH de manière générale.



Les Collectifs français "NON au pétrole et gaz de schiste et de houille"*
NON AUX HYDROCARBURES DE SCHISTE ET DE HOUILLE,
NON AUX ÉNERGIES EXTRÊMES,
NI ICI NI AILLEURS, NI AUJOURDHUI NI DEMAIN

Lien vers le courrier original ici...

Aucun commentaire: