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ESSONNE INFO | Par Julien Monier | Publié le Vendredi 24 octobre 2014
Plusieurs dizaines de militants anti gaz de schiste ont organisé une action ce jeudi devant les mines d’hydrocarbures du Plessis-Pâté. Ils dénoncent les nouvelles concessions accordées aux sociétés d’hydrocarbure sous forme de permis de recherche.
Philippe Pascot montre la bouteille d’eau souillée, à côté du maire du Plessis-Pâté Sylvain Tanguy. (JM/EI)
C’est une demande de permis diffusée cet été qui a mis le feu aux poudres chez ces militants. Révélée par nos confrères d’Actu-Environnement, l’information n’est pas passée inaperçue chez les anti gaz de schiste. En procédure de concurrence auprès de l’Union Européenne, ce permis dit de «Boissy» est détaillé par le ministère de l’Ecologie. Il s’agit d’une demande de recherches de mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux, pour une surface de 504 km2 sur le département de l’Essonne. La société Perf’Energy, créée en 2013, sollicite ce permis pour des recherches de pétrole.
Un large périmètre de l’Essonne est couvert par cette demande, comme le montre la carte disponible sur le site du ministère de l’Ecologie :

La surface demandée pour le permis. (DR – Ministère de l'Écologie)
Dans le même temps, une autre société, Concorde Energy, a émis une demande pour un permis dit «d’Auvernaux» , qui couvre une large partie du Gâtinais (voir la carte). Ce qui inquiète plus que jamais les militants du collectif contre les gaz de schiste en Essonne, qui y voient les prémices d’extractions non conventionnelles sur le département. «Accorder des permis de recherche, ça veut dire avoir les camions sismiques qui vont venir creuser. Et une fois le trou réalisé, à quelle profondeur iront-ils?» s’alarme Serge Barraud, habitant de Vert-le-Grand et membre du collectif.
Demain le fracking ?
Ils sont une petite quarantaine réunie ce jeudi de vacances, pour lancer une mobilisation symbolique contre ces projets. Et le lieu n’est pas choisi au hasard, puisque le happening organisé se déroule devant les petits puits de pétrole du Plessis-Pâté. Rachetés par l’entreprise Vermilion en 2012, ils font partie d’une concession qui a déjà fait beaucoup débat dans le département (lire notre dossier – novembre 2012). Devant les grilles de la mine d’hydrocarbures, Philippe Pascot, l’un des porte-parole du collectif 91 contre les gaz de schiste, est à la démonstration. En agitant deux bouteilles d’eau, l’une bien claire, l’autre de couleur jaunâtre, il clame : «vous voyez, cette eau, je l’ai fait venir de Pennsylvanie, voici à quoi ressemble l’eau souillée par les conséquences des forages». «Cette eau dite «potable» a subi l’exploitation des gaz de schiste, veut-on avoir de cette eau là?» demande-t-il aux participants.
Les militants se sont symboliquement masqués pour interpeller la population. (JM/EI)
Un argumentaire qui finit de convaincre les citoyens mobilisés ce jour là. «Le fracking (ndlr : technique de la fracturation hydraulique) on n’en veut pas, ni ici, ni ailleurs» lance une militante. Même inquiétude chez le maire de la commune, Sylvain Tanguy, présent à ce rassemblement symbolique : «le risque, évidemment qu’il est là. Les pétroliers n’en font pas mystère, le jour où la loi changera, la fracturation sera là». Car tous redoutent la possibilité à terme de voir extraire des gaz de schiste sous le sol essonnien. «Ces permis ne sont que les prémices» alerte Philippe Pascot, qui pointe les techniques de forage qui évoluent rapidement. «On voit dans d’autres pays les effets négatifs pour l’environnement, je n’ai pas envie de voir notre France saccagée» conclut Sylvain Tanguy.

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